CH177
La participation du Canada à la Deuxième Guerre mondiale, 1939-1945, crée en territoire canadien des tensions ouvrières énormes. La cause en est le réaménagement considérable de la main-d'oeuvre, la population étant appelée à fournir un effort de guerre. L'Église, devant ces problèmes, cherche à s'adapter aux circonstances politiques, économiques et surtout sociales en créant la Commission sacerdotale d'études sociales. À partir de 1945, l'action sociale du clergé s'accroît considérablement au Canada français. Le rayonnement est fait par un noyau central qui est le secrétariat de la Commission épiscopale des questions sociales (section française). L'abbé Jean-Charles Leclaire, vicaire général et assistant au plan social de Mgr Arthur Douville, évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, dirige le secrétariat. Saint-Hyacinthe est alors le lieu privilégié de rencontres d'animateurs sociaux. En septembre 1948, la Conférence catholique canadienne (C.C.C.) des évêques crée le Département d'action sociale (D.A.S.). La responsabilité en est confiée à l'abbé Jean-Charles Leclaire. La C.C.C. étant située à Ottawa, le secrétariat du Département d'action sociale y est localisé. Mgr Leclaire partage dès lors son temps entre Saint-Hyacinthe et Ottawa. Dans le but d'unir les activités entre le D.A.S. du C.C.C., opérant sur la plan canadien, et la Commission sacerdotale d'études sociales qui opère au niveau provincial, Mgr Jean-Charles Leclaire organise le Secrétariat national d'action sociale à Saint-Hyacinthe en 1950. Ainsi, ce lien entre les deux organismes permet, entre autres, d'éviter les inconvénients du dédoublement et la diminution des dépenses. Cet organisme qui n'a jamais eu de caractère officiel, puisque l'épiscopat ne l'a jamais établi ni reconnu, est un centre de recherche et de documentation sur les questions sociales. Il est considéré comme un centre de travail clérical dont le but est de faciliter et de compléter le travail de la Commission sacerdotale d'études sociales et de la section française du Département d'action sociale de la Conférence catholique canadienne. Indépendant de la Commission sacerdotale d'études sociales, le Secrétariat national est financé grâce à des allocations reçues de la C.C.C., de l'Assemblée des évêques du Québec et surtout grâce à l'ingéniosité de son directeur, l'abbé Leclaire, qui sait canaliser vers le Secrétariat les sommes octroyées pour sa fonction personnelle. Cet organisme installé au 1895 de la rue Girouard Ouest, cesse ses activités au début des années 1960. La société en forte mutation et la disparition de la Commission sacerdotale d'études sociales en 1960 sonnent la fin de l'organisme.
Le fonds témoigne de la création et des activités de l'organisme ainsi que des différents courants idéologiques religieux et sociaux québécois, canadiens et étrangers de l'époque. Certains documents portent sur l'implication du clergé et de Maurice Duplessis lors de la Grève d'Asbestos de 1949 et sur les relations entre certains organismes cléricaux.
Le fonds comprend les sept séries suivantes : 1, Administration / Généralités ; 2, Correspondance ; 3, Service de recherches ; 5, Service d'informations ; 6, Service de relations extérieures ; 8, Commission sacerdotale d'études sociales ; 9, Département d'action sociale.
Le titre est au nom de l'organisme.
Le fonds appartient au Centre d'archives du Séminaire de Saint-Hyacinthe. Il a été acquis par la succession de Mgr Leclaire, en janvier 1998.
Un répertoire numérique a été réalisé par Julie Brodeur en novembre 1999.
Un relevé de la correspondance a été réalisé en 1997-1998 par monsieur Jean Lafond.
Un répertoire numérique simple a été réalisé par Luc Cordeau en décembre 1999.
On peut consulter le fonds AFG90, Mgr Jean-Charles Leclaire.
COUSINEAU, Jacques, L'Église d'ici et le social, 1940-1960 : 1. La Commission sacerdotale d'études sociales, Montréal, Bellarmin, 1982, 287 p.
Certains documents sont en anglais.
Une photographie de Mgr Jean-Charles Leclaire avec Jean Lesage, prise à Sorel quelques jours avant l'élection de ce dernier comme Premier ministre du Québec en 1960, fait partie du fonds (Série 2).
La classification du fonds AFG180 a surtout été réalisée selon le principe de respect du fonds.