Depuis le mois de septembre 2016, la Ville de Saint-Hyacinthe procède à d'importants travaux de restauration et de revitalisation du marché public. Ces travaux s'inscrivent en continuité avec l'histoire même du bâtiment.
Le Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe profite de ces travaux pour vous présenter une exposition virtuelle retraçant quelques éléments de l'histoire de ce joyau patrimonial qui demeure un des plus anciens marchés au Québec.
Nous désirons remercier Le 1555 Marché public Saint-Hyacinthe et la SDC centre-ville Saint-Hyacinthe pour leur appui.
En introduction, nous vous suggérons la lecture du texte De la place publique à la halle du marché, rédigé par Albert Rémillard. Cliquez ici pour lire le texte.
Vers la fin du XVIIIe siècle, Saint-Hyacinthe s'affirme comme un centre d'échange de denrées agricoles. La nécessité d'y créer un marché public se fait sentir. Sur ce montage, on peut voir l'endroit qui aurait été concédé pour un marché en 1796. Infographie et montage par Guy Desruisseaux d’après un dessin original réalisé par l’arpenteur L.P. Reneault-Blanchard, en 1837.
Les travaux du protonotaire Joseph Roy, réalisés au début du XXe siècle, indiquent qu’un marché serait situé angle Mondor et Marguerite-Bourgeois en 1814. Cependant, puisqu’aucune autre source ne vient corroborer ces travaux, cette hypothèse demeure incertaine. Infographie de Guy Desruisseaux.
C.-P. Choquette qui a publié son «Histoire de la Ville de Saint-Hyacinthe», en 1930, affirme p. 29 : « d’après une note qui me paraît extraite d’un document authentique, que le seigneur donna en 1796 un lot, de 180 x 180 pieds, destiné à l’ouverture d’un marché public à l’angle des rues Saint-Antoine et Saint-Anne.» Cette hypothèse demeure incertaine. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH002.
Le 25 mai 1827, par acte devant le notaire François Louis Dessureau, Jean Dessaulles prête pour trois ans aux syndics de Saint-Hyacinthe, un terrain de 40 x 64 pieds pour y construire une halle de bois servant de marché public. Ce marché sera en activité de 1827 à 1830. Infographie de Guy Desruisseaux.
En 1830, Jean Dessaulles donne le terrain sur lequel est construit le marché actuel. On récupère les matériaux de la première halle pour en construire une nouvelle de 30 x 50 pieds avec bancs. Photo: Vue du manoir seigneurial et du marché de Saint-Hyacinthe en 1837, par L.P. Renault Blanchard. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Le clerc du marché est la personne nommée pour faire l’entretien et exercer la surveillance du marché. Il joue le rôle de policier en faisant respecter les règlements et voit également à la qualité des produits qui sont vendus. Infographie de Guy Desruisseaux.
L’arrivée du premier train, en décembre 1848, marque une étape importante dans le développement de Saint-Hyacinthe. L’activité économique, sociale et culturelle est en pleine croissance. On désire un marché plus grand et plus moderne. Illustration de la gare du Grand Tronc, tirée d’une publicité parue dans St-Hyacinthe illustré, en décembre 1886. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe.
Au début de la décennie 1850, la croissance des échanges commerciaux fait en sorte que le désir d'un marché plus moderne se fait sentir. De plus, le marché de Saint-Denis amène une certaine compétition. Infographie de Guy Desruisseaux.
C’est finalement en 1856 que le conseil municipal, sous l’autorité du maire Louis-Antoine Dessaulles, autorise la construction d’un marché en brique comme on le voit sur la photographie. Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Devant un achalandage croissant et une augmentation de la diversité des produits, la nécessité d’un deuxième marché se fait sentir. En 1856, on transporte la halle du marché de bois là où se trouve actuellement le parc T.-D. Bouchard. Photo: Marché à foin au XIXe siècle, collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Au marché à foin, on y transige les animaux vivants, grands et petits, le foin, le charbon, le bois de corde, la tourbe, les matériaux de construction, etc. Au fil du temps, l’endroit est moins fréquenté et la Ville y aménage une balance publique. En 1947, l’emplacement devient un parc. Photo: Reçu du marché à foin remis à L. Taché, en février 1873. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH006.
Le 3 septembre 1876, le feu ravage une grande partie de Saint-Hyacinthe et détruit complètement le marché. La population devra se serrer les coudes pour faire face à cette tragédie. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe.
À la page 426 du journal « L'Opinion publique », du 21 septembre 1876, on aperçoit les ruines de la ville de Saint-Hyacinthe telles que vues par l'artiste qui a réalisé ces illustrations.
Dans cette infographie de Guy Desruisseaux, on peut y lire la liste des édifices détruits par l'incendie de 1876 et la réaction de la Ville de Saint-Hyacinthe qui agit rapidement pour reconstruire le marché.
La reconstruction est terminée en 1877. « Le centre du plan est occupé par une structure carrée d’où émergent de part et d’autre deux ailes rectangulaires. La symétrie du plan et la distribution des ouvertures rappellent l’architecture classique. Cependant, la petite tourelle centrale constitue un trait architectural de l’âge victorien», rappelle Louise Voyer. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
La reconstruction du marché oblige la ville à augmenter les tarifs de location des étaux. Face à l’augmentation des prix, un marché s’ouvre dans la paroisse Notre-Dame en 1877. Le marché de «Tétu-Ville» poursuivra ses activités pendant quelques années. Infographie de Guy Desruisseaux.
Au fil des ans, des centaines d’activités se sont déroulées au deuxième étage du marché. Spectacles, lectures publiques, réunions de diverses associations, etc. Pendant un certain temps, une partie du deuxième étage servait même d'Hôtel de Ville. Infographie de Guy Desruisseaux.
Lors de la reconstruction en 1877, on installe un escalier intérieur permettant de monter jusqu’à la coupole. Voilà une belle occasion de permettre aux citoyens et aux visiteurs d’admirer le beau panorama, note le rédacteur du Courrier le 24 avril 1877. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
« En 1879, le dernier seigneur de Saint-Hyacinthe, Robert A. Jones, offre l’abreuvoir encore existant face à la rue Saint-Denis. Il servait à désaltérer les humains d’un côté et les animaux de l’autre.» Dion et al, 1989, p.32. Photo: La fontaine du marché photgraphiée en 1990. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.
Afin de favoriser l’expansion du commerce, la ville de Saint-Hyacinthe permet la réalisation de travaux en 1889. On construit alors des annexes vitrées et fermées sous la fausse couverture des deux côtés de l’édifice. Photo: Le marché vers 1900. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH393.
Les rénovations amorçées en 1889 se poursuivent. L'année suivante, on recouvre les annexes vitrées de tôles galvanisées. Photo: Place du marché vers 1910. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
En 1898, le conseil municipal discute de la possibilité de construire un nouveau marché car « depuis près de 50 ans, cette bâtisse du Marché centre est restée la même, c.-à-d. que le plancher des étaux n’a pas subi d’agrandissement; et ce qui convenait à une population de 3,000 âmes ne peut convenir à une population de 10,000 âmes. » Le Courrier, 29 novembre 1898. Photo: Le Monde illustrée, 2 mars 1895.
Le 20 mai 1903, un incendie éclate à la manufacture de chaussures Côté située au coin des rues Saint-Antoine et Hôtel-Dieu. Le marché est épargné de justesse, car l’incendie rase à peu près tout ce qui se trouve au sud de la rue Saint-Antoine. Photo: Carte postale publiée par E.-H. Richer enr. BAnQ P186,S9,P305a.
Élément essentiel pour conserver les denrées alimentaires, une glacière est installée au marché dès 1878. Au début du XXe siècle, d’autres seront ajoutées tant et si bien qu’en 1946 le marché compte plus d’une quinzaine de glacières. Photo: Porte d'une glacière avant les rénovations de 1985. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
Entre 1925 et 1984, on effectue des travaux d’entretien au marché à plusieurs reprises. Photo: Carte postale du marché. Collection Centre d’histoire, CH043.
En 1928, le Conseil de Ville autorise la construction d’une nouvelle couverture autour du marché. Ces travaux remplacent les appentis vitrés érigés en 1889. Le marché est dorénavant plus imposant avec cet ajout majeur. Photo: Carte postale, s.d. E. Solis, éditeur-Imprimeur de Saint Hyacinthe. Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe CH393.
En 1945, on installe des vespasiennes à l’arrière du marché sur la rue Saint-Antoine. Puis, vers la fin de l'année 1970, le marché est repeint en vert. Photo: Vue aérienne du marché en 1973. Collection Centre d’histoire, CH116.
Pendant longtemps, l’intérieur du marché était occupé uniquement par des boucheries. Un système de chauffage, installé en 1948, leur rend la vie plus agréable en hiver puisqu'auparavant, ils devaient se réfugier dans les glacières pour se réchauffer. Infographie de Guy Desruisseaux. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Le marché est au cœur de l’activité commerciale au centre-ville. Lorsque la période des fêtes arrive, le marché est décoré comme il se doit! En 1953, on installe un immense traîneau du Père Noël sur la marquise du marché. Photo: Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH548.
Au fil des ans, des produits courants au XIXe siècle comme les volailles vivantes, le gibier, la laine et le tabac ont laissé leur place à des produits de consommation qui répondent aux exigences de la vie moderne. Photo: Un étal extérieur situé du côté de la rue Saint-Simon, en 1954. Collection Centre d’histoire CH478.
Au début des années 1980, le lieu est déserté. En 1985-1986 le marché est l’objet de grandes rénovations au coût de 1 millions de dollars. On voit ici l’intérieur du marché avant les rénovations de 1985. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
On aperçoit quelques boutiques situées à l'extérieur avant les rénovations de 1985. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
Lors des travaux de transformation de 1985, on reconfigure l’intérieur, on démolit les chambres froides et on installe de nouveaux escaliers qui vont du sous-sol jusqu’au deuxième étage. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
À l’extérieur, on change la fenestration et on appose une nouvelle couche de peinture rouge pour remplacer celle de couleur verte appliquée au début des années 1970. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
Un coup d’œil sur l’intérieur du marché après les rénovations de 1985. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
Cette vue de l’extérieur réalisée après les travaux de 1985, nous permet de voir que l'agrandissement intérieur des espaces locatifs se décline à l’extérieur par des avancées vitrées. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
Vue générale de la place du marché après les rénovations de 1985. Le marché revient à sa couleur rouge qui lui donne un aspect plus traditionnel. Photo: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH180.
En juillet 1988, le Centre d’exposition Expression s’installe au deuxième étage du marché. Au fil du temps, Expression s’est forgé une solide réputation dans le domaine de l’art contemporain. Photo: L’exposition des œuvres du céramiste-sculpteur Yves Louis-Seize lors de l’inauguration officielle de la galerie Expression, le 13 novembre 1988. Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe CH390.
En 1991, dans la poursuite de son plan de revitalisation du centre-ville, la Ville de Saint-Hyacinthe entreprend des rénovations mineures au Marché-Centre afin qu’il joue un rôle moteur de l’activité commerciale dans le secteur. On adopte aussi un nouveau logo et une nouvelle image de marque. Document: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe. Coupure de presse: Le Courrier, 6 novembre 1991.
En 1993, la SIDAC Saint-Hyacinthe, l’association de marchands du centre-ville, adopte une nouvelle identification visuelle qui se veut l’emblème du dynamisme et du charisme du centre-ville de Saint-Hyacinthe. L’image stylisée du marché y occupe la place centrale. Document: Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
En juin 2010, on procède au dévoilement de la nouvelle image du marché et le lieu devient « Le 1555 Marché public Saint-Hyacinthe ». Infographie de Guy Desruisseaux.
En 2011, la Ville de Saint-Hyacinthe confie la gestion du marché à la Société de développement économique du centre-ville (SDC). Cette initiative permet de façonner un nouvel arrimage entre le marché public et le centre-ville. Photo: Collection SDC Centre-ville Saint-Hyacinthe.
Le 19 décembre 2011, le conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe adoptent le règlement numéro 381 à l’effet que le marché public est désormais cité monument historique. Cette citation est adoptée en raison de son ancienneté, de son intérêt historique, de sa valeur architecturale, de sa valeur d’usage et de sa valeur paysagère urbaine. Photo: Collection SDC Centre-ville Saint-Hyacinthe.
Afin de créer une place publique plus vivante, on crée, en 2010, le Marché de l’art. Cet événement qui se déroule sur plusieurs samedis pendant la période estivale permet aux artistes et artisans de présenter leurs œuvres dans un espace en plein air ouvert au public. Photo: Le peintre Yves Morier, collection SDC Centre-ville Saint-Hyacinthe.
Au cours des prochaines années, la Ville de Saint-Hyacinthe procédera à des travaux de restauration en quatre phases afin d’offrir une cure de jouvence complète à ce joyau du patrimoine maskoutain. Illustration: Communiqué de presse de la Ville de Saint-Hyacinthe, le 11 mai 2016.
La citation du marché, en 2011, et les travaux en cours viennent confirmer l'intérêt de la Ville de Saint-Hyacinthe pour ce marqueur de notre identité collective. Continuons de préserver cet héritage afin qu'il célèbre son bicentenaire en 2077! Infographie de Guy Desruisseaux, texte de Paul Foisy.