La Banque de Saint-Hyacinthe

Auteur: Paul Foisy

Catégorie: Économie

Sous-catégorie: Commerce

Fondée en 1873, la Banque de Saint-Hyacinthe est une banque à charte soumise aux dispositions de la loi concernant les banques et le commerce de banque. La sanction est donnée le 23 mai 1873 et, en décembre de la même année, le capital payé exigé par la loi est réuni. Le certificat autorisant la banque à commencer ses opérations est daté du 13 janvier 1874 et la banque ouvre ses portes quelques jours plus tard, soit le 27.

Le capital-actions de la banque est souscrit à plus de 90% dans la région maskoutaine et le reste est acquis par d’anciens maskoutains ou de la famille, ce qui explique le caractère essentiellement régional de cette institution bancaire et de ses dépôts et prêts.

Banque de Saint-Hyacinthe
La Banque de Saint-Hyacinthe. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, Fonds CH478 Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe.

La banque limite même l’extension de son réseau de succursales à sept unités: Saint-Césaire (1884, 1890-1908), Farnham (1889-1908), Saint-François-de-Beauce (1890-1893), Iberville (1893-1908), Saint-Guillaume d’Upton (1893-1894), l’Assomption (1894-1908), Drummondville (1902-1908).

Le 23 juin 1908, le conseil d’administration de la banque décide de suspendre les paiements pour une période de 90 jours. Au terme de ce délai prévu dans la loi générale des banques, l’institution se trouve dans l’impossibilité de reprendre les affaires, elle est obligée d’entreprendre la liquidation de ses actifs.

À la réunion des déposants et créanciers, tenue le 22 septembre 1908, la banque se voit accorder un délai de neuf mois pour rembourser les déposants. Comme la banque ne peut réaliser ses actifs au rythme prévu par ses administrateurs, la liquidation judiciaire est adoptée au terme du délai accordé. Le juge de la Cour supérieure du district de Saint-Hyacinthe agrée comme liquidateur, L.-F. Philie, le dernier caissier de la banque. Les déposants recouvrent le plein montant de leurs dépôts et le dernier versement leur parvient le 22 mars 1913.

Banque de Saint-Hyacinthe
Banque de Saint-Hyacinthe. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, Fonds CH478 Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe.

 

Au cours des années 1970, Laurent Lapointe s’est intéressé à l’histoire de la Banque de Saint-Hyacinthe. Le résumé de son mémoire de maîtrise, déposé en juillet 1976 au département d’histoire de l’Université de Montréal, explique les contexte.

« L’étude de la genèse de la Banque de Saint-Hyacinthe, 1850 à 1875, vise à mettre en lumière la relation entre l’intermédiation financière et le développement économique régional.

À cette époque le marché canadien du capital était nettement dominé par les banques à charte qui, intéressées au financement de la commercialisation des produits exportables, pratiquaient une politique de crédit à court terme inadapté aux besoins réels des secteurs agricole et manufacturier.

Dans la région de Saint-Hyacinthe, le rejet de la vieille structure de l’autarcie du secteur agricole était amorcé et se manifestait la volonté de créer un secteur manufacturier assez puissant pour devenir la base de l’économie régionale.

Au cours de la période, les Maskoutains constataient combien les carences de leur système financier, au niveau de la taille des institutions ainsi que la nature du coût du crédit, entravaient la transformation économique anticipée et ils élaboraient maints projets pour corriger cette situation.

À sa fondation en 1873, la Banque de St-Hyacinthe canalisait les épargnes du milieu et détenait un capital financier en mesure de satisfaire les besoins de tous les secteurs de l’économie régionale, comme l’avaient laissé entendre les promoteurs de l’institution bancaire maskoutaine lors de la campagne de souscription.»

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