Catégorie: Architecture
Sous-catégorie: Patrimoine bâti religieux
Au mois d’avril 2024, la chapelle Saint-Antoine-de-Padoue du Séminaire de Saint-Hyacinthe est devenue le premier bâtiment privé à obtenir une citation patrimoniale à Saint-Hyacinthe. Les immeubles déjà cités sont l’église Notre-Dame du Rosaire, l’Hôtel de ville, le Marché public, le pavillon de l’aqueduc et la Porte des anciens maires. La demande a été faite par la Corporation du Séminaire de Saint-Hyacinthe d’Yamaska. Le fait d’obtenir la citation d’un bâtiment donne accès à des subventions gouvernementales permettant la rénovation et le maintien d’immeubles patrimoniaux. La chapelle du Séminaire de Saint‐Hyacinthe présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale et historique. La chapelle est marquée par l’architecture néogothique et s’inspire directement de la cathédrale d’Amiens en France. Elle reproduit, à échelle réduite, l’intérieur de ce chef‐d’oeuvre médiéval.
La chapelle Saint‐Antoine‐de‐Padoue du Séminaire de Saint‐Hyacinthe est une chapelle de collège classique construite de 1927 à 1929 selon les plans de l’architecte René Richer (1887‐1963). Elle comporte un plan en forme de croix latine avec transept et chevet en hémicycle. L’intérieur de la chapelle est de style néogothique. Tout le décor en pierre artificielle recouvre une structure en acier conçue à l’épreuve du feu. Des fenêtres hautes et de grandes rosaces, dont plusieurs sont ornées de vitraux, éclairent le haut du transept, de la nef et du choeur. Le décor est complété par un mobilier liturgique sculpté en bois.
En 1811, le curé Antoine Girouard (1762‐1832) ouvre un collège classique pour garçons d’abord situé dans le quadrilatère actuellement occupé par la cathédrale et l’évêché. Dans les années 1840, l’espace vient à manquer et la décision de construire un nouvel immeuble sur un terrain à l’extérieur du centre‐ville s’impose. Les travaux de construction du nouveau collège débutent en 1849 d’après les plans de l’architecte français Pierre‐Louis Morin (1811‐1886). Les travaux s’achèvent en 1853. Il faut toutefois attendre plus de trente ans avant que le Séminaire ne se dote d’une chapelle digne de ce nom. Cette première chapelle est construite en 1884‐1886 d’après les plans de l’architecte Adolphe Lévesque (1829‐1913) et est décorée par le peintre Joseph‐Thomas Rousseau (1852‐1896). Au cours des années 1920, la chapelle ne suffit plus pour le nombre d’élèves qu’accueille le Séminaire et on décide d’en construire une plus vaste. Un mandat est octroyé à l’architecte maskoutain René Richer (1887‐1963) pour la conception des plans de la chapelle actuelle. L’entrepreneur Dansereau Ltée s’occupera des travaux.
Les travaux de construction de la nouvelle chapelle s’échelonnent du mois d’août 1927 au mois de mars 1929. En forme de croix latine avec chevet arrondi, la chapelle mesure 232 pieds (71 m) de longueur et 74 pieds (23 m) de largeur. La hauteur entre le plancher de la nef et le haut de la voûte fait presque 58 pieds (18 m). À part ses deux bras de transept, la chapelle comprend des bas‐côtés séparés de la nef par des séries de piliers formant des arcades où sont aménagés des oratoires latéraux dédiés à différents saints et saintes. Chacun de ces douze espaces a son propre autel et est séparé des autres par des murs de pierre, permettant ainsi de chanter plus d’une douzaine de messes simultanément.
Le nouveau mobilier et la chaire sont réalisés par la compagnie Paquet & Godbout de Saint‐Hyacinthe et l’orgue Opus 1313 est l’oeuvre du facteur Casavant & Frères dont l’atelier est situé à proximité. Au fil des années, la chapelle dédiée à saint Antoine de Padoue se dote de nouveaux éléments pour parachever son décor : ange à la trompette de l’abat‐voix de la chaire sculpté par Pierre Valentin (1932), autels, bancs d’oeuvre du choeur, bénitiers, chandeliers et croix d’autel réalisés par l’abbé Raoul Martin selon les plans de René Richer; maître‐autel réalisé en hommage au chanoine Léon Pratte par Casavant & Frères d’après les plans de René Richer avec un haut‐relief de la Cène sculpté par Olindo Gratton (1937), statues, statuettes et crucifix du sculpteur Elzéar Soucy (1937); sept vitraux du choeur représentant la vie de saint Antoine de Padoue et vitraux des fenêtres hautes conçus par Guido Nincheri (1938‐1940); vitraux des rosaces de la façade et des transepts réalisés par la maison José Osterrath de Cowansville (1959), chemin de croix en plâtre provenant d’Italie (1959).