Voici, tel que raconté par Jean Morissette, l’un de ses fondateurs, l’histoire de la naissance du mouvement culturel Pro Organo.
« Un soir de mai 1970, après une réunion tenue aux locaux du Conservatoire de Montréal, j’invite les organistes Paul Vigeant de Saint-Hyacinthe, Réjean Poirier résidant alors à Saint-Jean-sur-Richelieu et Jacques Desroches de Joliette à venir prendre un café… Je voulais leur parler d’un projet que j’avais.
Étant tous les quatre finissants des classes d’orgue du Conservatoire de Montréal, une discussion concernant l’avenir des jeunes organistes concertistes s’est vite amorcée : quand donc auront-ils l’occasion de se produire ? Chaque année, les classes d’orgue des institutions d’enseignement supérieur de la musique produisent des nouveaux concertistes, et pourtant, seules quelques sociétés de diffusion de récitals d’orgue existent.
C’est alors que je fais remarquer à mes confrères le fait qu’il n’existe des sociétés d’orgue qu’à Montréal et à Québec. Il serait donc opportun de créer une nouvelle société qui ait comme vocation d’organiser des récitals d’orgue en province, d’autant plus que ces réalisations auraient comme effet d’enrichir la vie culturelle des régions où elles auraient lieu. Comme point de départ, chacun des membres du groupe alors réunis pourraient sans doute implanter un centre régional dans la ville où il habite. Il est donc convenu qu’après une période de réflexion, une nouvelle réunion soit tenue.

Dès la réunion suivante, c’est avec enthousiasme qu’il est décidé de fonder un mouvement culturel sans but lucratif qui ait la vocation de promouvoir l’orgue à tuyaux en province. Il portera le nom de Pro Organo et ne favorisera aucune école d’orgue en particulier. À l’occasion, pourront s’adjoindre à l’orgue d’autres instruments, des ensembles vocaux, etc. S’ouvriront dès la première année des centre régionaux à Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu et Joliette. Ces centres régionaux seront chapeautés par un comité central ayant comme mission de les soutenir et de promouvoir dans le futur l’ouverture de nouveaux centres. Guy Therrien, facteur d’orgues de Saint-Hyacinthe, se joint bientôt au groupe des membres fondateurs. Dès la première saison, un comité de bénévoles est mis sur pied dans chaque centre, chacun de ces centres offrant une saison de sept concerts.
L’année suivante, le centre de Saint-Jean-sur-Richelieu terminera ses activités, à la suite du départ de Réjean Poirier pour des études en Europe mais les centres régionaux de Varennes et de Trois-Rivières voient le jour. Le centre de Varennes n’a pu subsister, faute de ressources humaines locales.
Le comité central fut malheureusement dissous en 1973 à la suite, entre autres, de querelles internes suscitées par le fait que le Ministère des Affaires culturelles octroyait alors une subvention globale à ce comité, avec une suggestion de ventilation qui n’était pas égale pour chacun des comités régionaux . Le centre de Trois-Rivières est dès lors devenu une corporation légale indépendante ( Pro Organo Mauricie Inc.) . Il en fut ainsi pour Joliette en 1975 ( Pro Organo Lanaudière Inc. ) et pour Saint-Hyacinthe en 1978 ( Société culturelle Pro Organo Saint-Hyacinthe Inc.). »
Par: Michelle Quintal