Après l’abolition du régime seigneurial en 1854, le pouvoir de l’eau se privatise et plusieurs industries vont s’établir près de la rivière pour y installer des menuiseries. Ces dernières vont y utiliser la force de l’eau pour actionner leurs propres moulins à scie. Par exemple, la compagnie d’Ignace Gosselin et Frères, située au coin des rues Piété (Duclos) et Saint-Antoine, exploite, avec ses quatre employés, un moulin à scie et se spécialise dans la fabrication de meuble. Cette entreprise possède, même en 1871, une machine à vapeur.
Lorsque les entreprises ne peuvent pas bénéficier de la force de l’eau, c’est la machine à vapeur qui prend le relais pour fournir l’énergie nécessaire à l’activation des scies. C’est le cas d’une autre entreprise, probablement l’une des plus importantes dans ce domaine, celle de L.P. Morin qui fait ses débuts, selon C.-P. Choquette, à l’endroit de « la fabrique de flanelle » sur le bord de la rivière. En 1870, Morin s’installe au sein d’un complexe industriel inauguré par l’entrepreneur Augustin Chagnon près du chemin de fer, et y fait construire une machine à vapeur qui alimente sa scie ainsi qu’une chaufferie. Dans son atelier, Morin fabrique des cadres de portes, des châssis, des moulures et des matériaux pour la menuiserie. Après la fermeture du village Chagnon en 1884, l’entreprise se réinstalle sur les bords de la rivière Yamaska, plus précisément sur le bas de la rue Saint-Joseph, à l’emplacement de l’ancien moulin à farine et à carder de Fitchett.
Outre les entreprises de menuiserie, la ville compte aussi des artisans voituriers. Par exemple, au recensement de 1871, on peut dénombrer cinq entreprises de fabrication de voitures tirées par des chevaux. Parmi celles-ci, la plus prospère semble être celle du carrossier Joseph Larivière, située sur la rue Cascades qui emploie, en 1871, 13 hommes et 2 garçons. L’auteur de l’annuaire de Saint-Hyacinthe, pour l’année 1875, mentionne que les carrossiers de Saint-Hyacinthe peuvent fournir « n’importe quel genre de voiture depuis la charrette la plus simple jusqu’au carrosse le plus élégant ». L’entreprise de Larivière, ainsi que plusieurs autres, brûlent dans le feu de novembre 1876. Les nombreux feux que subit la ville au courant du XIXe siècle, quoique terribles pour l’industrie, profitent tout de même aux menuisiers qui doivent s’affairer à tout reconstruire.
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