Thème de l'exposition

De l’artisan à l’ouvrier

Il est fascinant de constater comment certaines portions de notre histoire peuvent facilement tomber dans l’oubli. Que reste-t-il aujourd’hui des premières industries qui se sont établies à Saint-Hyacinthe près de la rivière ? Presque rien. Seul le vieux mécanisme rouillé d’ouverture des canaux, près de la centrale électrique, nous rappelle que Saint-Hyacinthe fut autrefois témoin des débuts de l’industrialisation au Québec. Cette exposition virtuelle vise à vous faire découvrir les balbutiements de l’industrie, qui dès le XVIIIe siècle, va s’implanter sur les rives de la Yamaska.

Dans une première section, nous vous proposons d’en apprendre sur le contexte historique de l’industrialisation et de la ville de Saint-Hyacinthe. Par la suite, vous pourrez découvrir en images les principaux secteurs d’activité qui ont autrefois marqué la ville.

Rédacteur, recherche et conception : Jimy Pelletier, historien.
Support technique : Vincent Bernard, historien / archiviste.

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1. Introduction

Les historiens appellent « l’ère préindustrielle », la période précédant l’apparition du capitalisme industriel qui apparaît en Europe dès la fin du XVIIIsiècle. En d’autres mots, l’ère préindustrielle se caractérise par une économie essentiellement agricole et par une production artisanale des biens. Ainsi, ce sont des artisans qui, avec quelques employés, vont s’affairer à répondre à une demande locale. Au Canada, il est possible de retrouver ces artisans autant en ville que dans les milieux ruraux.

2. Le secteur alimentaire

Selon l’abbé Isidore Desnoyers, le premier moulin à farine de la région de Saint-Hyacinthe semble avoir été bâti par Hyacinthe-Simon Delorme, dès les balbutiements de la colonisation au Rapide-Plat, bien qu’aucun acte notarié n’atteste cette affirmation. C’est cependant en 1772 que des documents attestent la construction d’un premier moulin à farine au village de Saint-Hyacinthe. Le site de construction choisi pour la création du moulin est un lieu appelé « la Cascade » puisqu’on y retrouve de petits rapides, indispensables au bon fonctionnement d’un moulin à eau.

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3. Le secteur du bois

Après l’abolition du régime seigneurial en 1854, le pouvoir de l’eau se privatise et plusieurs industries vont s’établir près de la rivière pour y installer des menuiseries. Ces dernières vont y utiliser la force de l’eau pour actionner leurs propres moulins à scie. Par exemple, la compagnie d’Ignace Gosselin et Frères, située au coin des rues Piété (Duclos) et Saint-Antoine, exploite, avec ses quatre employés, un moulin à scie et se spécialise dans la fabrication de meuble. Cette entreprise possède, même en 1871, une machine à vapeur.

4. Le secteur du fer

Le XVIIIe siècle est une période d’extension pour les forgerons qui installent de plus en plus leurs boutiques dans les campagnes canadiennes. Ces artisans du fer s’acquittent de plusieurs tâches, dont les travaux relevant de la taillanderie (la fabrique d’outils), de la clouterie (fabriquer des clous) et de la maréchalerie (ferrer les chevaux). En contexte colonial, le forgeron assure aux pionniers, un ravitaillement en haches d’abattage, en rabots, herminettes tout en participant à la confection d’instruments aratoires comme les charrues ou les herses. Graduellement, au XIXsiècle, des fonderies s’installent à Saint-Hyacinthe.

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5. Le secteur du cuir

Un autre secteur de l’économie dans lequel s’est démarqué la ville de Saint-Hyacinthe est celui de la transformation du cuir. Rappelons que ce secteur joue un rôle important dans les milieux artisanaux dès les premières heures de la colonisation au Québec . Au début du XIXe siècle des cordonniers, des tanneurs et des selliers s’installent dans le village de Saint-Hyacinthe pour répondre aux besoins de la population.

6. Le secteur du textile

Au XIXe siècle, le plus grand entrepreneur d’équipements reliés au domaine du textile est Georges-Casimir Dessaulles, qui possède sur le site du moulin banal, un moulin à carder, un à fouler, ainsi que son moulin à farine. En 1871, l’industriel possède une manufacture de laine qui emploie cinq ouvriers et cinq ouvrières qui travaillent à la confection « d’étoffes de toute sorte ». En 1873, les moulins et la manufacture de Dessaulles sont réorganisés en la Compagnie Manufacturière de Saint-Hyacinthe. Ayant comme investisseurs des bourgeois locaux, comme Romuald Saint-Jacques, Augustin Papineau, Victor Côté et Joseph Barsalou, le moulin passe d’une force de travail de 12 personnes en 1873 à 150 en 1882. La Compagnie manufacturière ferme ses portes en 1894, puisqu’elle est absorbée par la Granite Mills.

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7 . Les facteurs d’orgues

Les débuts du XIXe siècle marquent l’essor d’une industrie typiquement maskoutaine, la fabrication d’orgues. Le tout débute en 1834, lorsque Joseph Casavant, un jeune forgeron du village de Saint-Hyacinthe décide de quitter son atelier à l’âge de 27 ans pour aller étudier au Collège de Sainte-Thérèse. Il s’initie pour une première fois au métier de facteur d’orgues lorsque le curé du village lui demande de réparer l’orgue inachevé du presbytère. Casavant apprend alors les rudiments du métier de manière autodidacte à l’aide de livre comme le traité L’art du facteur d’orgues, écrit par François Bédos de Celles. Quelques années plus tard, en 1840, le Séminaire de Saint-Hyacinthe lui vend un terrain, ce qui lui permet de créer son propre atelier en bordure de Saint-Hyacinthe. Le facteur d’orgues privilégie une confection artisanale de ses instruments, Casavant travaillant seul, ou avec un ou deux apprentis afin de confectionner lui-même les pièces nécessaires à la fabrication d’un orgue.

8. Le monde ouvrier

Les conditions de travail dans les usines des premières heures de l’industrialisation ne sont pas séduisantes. Les ouvriers n’ont ni assurance chômage, ni aucune forme de protection et travaillent souvent dans un environnement dangereux.

Les conditions de travail dans les usines de Saint-Hyacinthe sont mises au jour au cours des travaux de la Commission Royale d’Enquête sur le Capital et le Travail. Cette commission a été mise sur pied au Canada de 1886 à 1889 par le gouvernement de John Alexander McDonald. Elle vise à étudier les conditions de travail des prolétaires dans les manufactures de plusieurs villes du Canada.

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