Thème : De l'artisan à l'ouvrier

4. Le secteur du fer

Le XVIIIe siècle est une période d’extension pour les forgerons qui installent de plus en plus leurs boutiques dans les campagnes canadiennes. Ces artisans du fer s’acquittent de plusieurs tâches, dont les travaux relevant de la taillanderie (la fabrique d’outils), de la clouterie (fabriquer des clous) et de la maréchalerie (ferrer les chevaux). En contexte colonial, le forgeron assure aux pionniers, un ravitaillement en haches d’abattage, en rabots, herminettes tout en participant à la confection d’instruments aratoires comme les charrues ou les herses. Graduellement, au XIXsiècle, des fonderies s’installent à Saint-Hyacinthe.

Par exemple, durant les années 1840, un nouveau fondeur, Pierre-Luc Soly, ouvre une entreprise sur la rue Mondor au village de Saint-Hyacinthe. Le fondeur se spécialise, lui aussi, dans la production de matériel agricole. C’est d’ailleurs cet artisan qui, selon Mgr Choquette, confectionne la première cloche d’église en sol canadien vers 1847. En 1850, Soly s’associe à un mécanicien de la région, Joseph Fréchette, pour débuter la production de moulin à battre le grain au sein de la fonderie. La commercialisation de cette nouvelle machine connaît un grand succès puisqu’en 1851 l’entrepreneur construit un bâtiment spécifique pour y loger la manufacture de moulin à battre. Le bâtiment fait alors deux étages de 72 pieds sur 36 pieds.

Toutefois, la première véritable industrie de fer à s’être installée à Saint-Hyacinthe est l’usine d’Augustin Chagnon, qui ouvre en 1870, au nord-ouest de la ville, au coin des rues Bourdages et Morison. Cette entreprise a la particularité d’être calquée sur les modèles de la cité ouvrière européenne. On retrouve sur le site la fonderie et des maisons pour les maîtres et les ouvriers. La fonderie employait 30 employés en 1873 et produisait 40 000 $ de produits de fer chaque année. Mgr Choquette mentionne que sur le site « il y avait là des tours gigantesques, une fonderie capable de couler des canons ». Toujours selon Choquette, le village périt d’inanition en 1884, ses édifices seront rachetés et reconvertis en logements, en entrepôts et en une conserverie.

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