Au XIXe siècle, le plus grand entrepreneur d’équipements reliés au domaine du textile est Georges-Casimir Dessaulles, qui possède sur le site du moulin banal, un moulin à carder, un à fouler, ainsi que son moulin à farine. En 1871, l’industriel possède une manufacture de laine qui emploie cinq ouvriers et cinq ouvrières qui travaillent à la confection « d’étoffes de toute sorte ». En 1873, les moulins et la manufacture de Dessaulles sont réorganisés en la Compagnie Manufacturière de Saint-Hyacinthe. Ayant comme investisseurs des bourgeois locaux, comme Romuald Saint-Jacques, Augustin Papineau, Victor Côté et Joseph Barsalou, le moulin passe d’une force de travail de 12 personnes en 1873 à 150 en 1882. La Compagnie manufacturière ferme ses portes en 1894, puisqu’elle est absorbée par la Granite Mills.
En 1881, un nouveau boni de 12 000 $ offert par la municipalité permet à une nouvelle usine de textile de s’établir à Saint-Hyacinthe. La Abel-Hosiery Company et son propriétaire M. Abel proviennent de la ville de Boston. L’établissement utilise des machines mécanisées afin de manufacturer des gants, des mitaines et des chandails. Dès ses premières années, l’industrie rencontre plusieurs difficultés, dont la mort d’Abel et l’incapacité à recevoir de nouveaux bonis de la Ville. En 1885, l’entreprise se réorganise sous le nom de Granite Mills qui sera aussi appelée localement « le tricot ». En 1886, la Granite Mills emploie près de 300 employés dans la fabrication de chaussettes et de sous-vêtements. Cette dernière est alors dirigée par les frères Ferdinand et Maurice Boas.
En 1894, un grand boni de la Ville de 60 000 $, le boni le plus conséquent jamais distribué, permet aux frères Boas d’agrandir leur usine de 300 à 800 employés tout en incorporant l’ancienne Compagnie Manufacturière. D’importants travaux sont ensuite réalisés sur l’emplacement de l’usine où sont construits plusieurs canaux afin d’alimenter des turbines. À la fin des années 1890, l’usine des frères Boas a des difficultés financières ce qui l’oblige à payer de moins en moins d’employés tout en coupant sur la ligne de production. En 1899, l’entreprise ferme ses portes et est vendue à une entreprise américaine appelée la Canadien Woolen Mills. La Ville joue un rôle important dans cette transaction, puisqu’elle promet à l’entreprise de payer l’ancienne dette de 60 000 $ que la Granite Mills devait à la Municipalité en échange de la promesse de donner 150 000 $ en salaire chaque année. La manufacture ouvre alors en 1900, mais sera absorbée trois ans plus tard par la Penman’s.
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